Revue du Lyonnais » série 1 - n°5 ( 1837 ) » pp.075

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 peut-être quelque chose de trivial à une œuvre fort bonne en
 elle-même. Le buste de M. Grognard nous a paru d'une
touche plus large , plus franche, plus vivante, bien accentuée ;
 sans charge et surtout pleine de naturel ; celle qualité est si
rare dans les représentations de la n a t u r e , quelle ferait ou-
blier l'absence de beaucoup d'autres.
    M. Fratin nous a envoyé quelques-uns de ses admirables
animaux; ses chevaux seuls ne seraient pas irréprochables,
s'ils n'étaient portraits; les modèles offraient sans doute les
légères imperfections que nous avons cru remarquer dans les
sabots et les paturons du cheval anglais. M. Fralin comme
Barye , n'a pas suivi le système des anciens , dans la manière
de Irailer les animaux } qui n'exprimaient les accidents du
pelage que par ceux du marbre , ni celui des modernes , qui,
comme Benvenulo CelHni , rendait par le travail toutes les
aspérités de la nature ; il a pris un moyen terme entre ces
deux genres ; le pelage n'est pas fouillé à fond, mais seule-
ment indiqué pour suffire à l'imitation, et ne pas nuire aux
mouvements des muscles.
   Il est un peintre vis-à-vis duquel nous n'avons voulu nous
permettre ni la louange ni le blâme ; non que notre amitié
pour lui nous rendit injuste dans la distribution de l'une ou
de l'autre , mais parce que ses productions sans charlatanis-
me , et surtout ses fortes et consciencieuses éludes d'animaux
ont trouvé d'assez bons juges dans la partie éclairée du p u -
blic , pour nous dispenser de tout soin à cet égard. Nous
ne voulons point parler des arrêts rendus par les journaux,
dont malheureusement la compétence est en général très-
contestable ; que ce soit ignorance chez les uns , esprit de
coterie chez les autres , considérations personnelles chez tous,
aucun écrit en matière d'art, ne peut être ici rigoureusement
impartial; dans une ville où tous les intérêts, tous les amours-
propres sont si étroitement liés, il faudrait bien du courage
pour oser être tout-à fait vrai ; ne pouvant hasarder la plus lé-
gère critique sur telles réputations faites par la foule ou un