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  nant à la commune , n'a-l-il consulté ni le conseil municipal,
  ni le conservateur du Musée , tant la chose lui paraissait insi-
  gnifiante : et nous avons, comme je TOUS le disais, une société
 des Amis des Arts dont M. le maire est président, et pas un
  de ses membres n'a poussé un cri d'indignation contre celle
 spoliation.
    Je m'arrête ; aussi bien pourquoi s'appesantir sur des
 choses affligeantes. Si celte lettre vous offre quelqu'inlérêt,
 je reprendrai la plume pour vous entretenir plus en détail du
 comité delà Société des Amis des Arts et de l'Exposition.


                            Ile &ETTB.E.

           MON CHER AMI ,

      Le comité de la Société des Amis des Arts n'a pas été au-
  delà du but matériel de son institution. Il a pris ses attribu-
  tions, tout bonnement, raz de terre, sans se demander si le
  mandat qu'il avait à remplir ne comportait pas l'examen des
 questions d'art, sous un point de vue plus généra!. C'était
 chose difficile que de se proposer un but moral, une direction
 d'intelligence et de réforme à accomplir; et puis n'est-ce pas
 un des caractères de l'époque actuelle que de marcher au ha-
 sard dans toutes les voies ouvertes ? N'est-ce point là ce qu'il
 y a de désespérant pour ces esprits rêveurs, tourmentés de l'a-
 venir, esprits malheureux et incompris, prophètes de dou-
leurs , accusés de scepticisme parce que le préseul heurte vi-
vement les aspirations de leur ame, esprits de critique et de
pénétration, toujours flairant la vérité et à qui notre siècle
apparaît comme une nouvelle plaie des ténèbres?
    J'appartiens sans doute à ces hommes, car je passe pour
une nature de révolte, ou tout au moins d'opposition. Et, à vrai
dire, la bonne intention n'est pas pour moi une raison sans
réplique. Dans les choses où l'intelligence me paraît encore
plus nécessaire que la conscience, je ne saurais professer le