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RECHERCHES SUR FOURVIÈRE, impensis E. L. et curis, Lyon.
               Louis Brun, 1900, in- 8.

   Si les doux murmures de la renommée arrivent à la table de l'érudit,
comme les applaudissements de l'auditoire montent aux oreilles de
l'orateur, penché sur les parchemins qu'il se plaît à déchiffrer, l'auteur des
Recherches, après la publication de ce livre, a eu quelques délicieux moments
de distraction, importune vel opportune, sa modestie en décidera. Son
ouvrage sur Fourvière a été accueilli avec la faveur la plus franche dans
le cénacle de nos savants lyonnais. On l'a loué sans restriction; on en a
approuvé la méthode, goûté le ton simple et correct, adopté les conclu-
sions fortement déduites. C'est un coup de maître. Il était difficile de
ruiner de meilleure grâce une tradition, qui n'avait pour elle que sa poétique
invraisemblance, et de mettre plus d'évidence dans un rappel de l'opinion
aux textes les plus authentiques et aux documents les moins obscurs.
   Deux parties distinctes forment le volume moins lourd de format que
gros de valeur. La première est une étude consacrée aux origines de la
chapelle; la seconde renferme la reproduction complète du Barbet et
quelques fragments des procès-verbaux du chapitre canonial. A cette
simple juxtaposition on juge immédiatement que l'auteur bâtit l'histoire,
pièces en mains, et qu'avec lui les pierres employées sont tirées des archives,
c'est-à-dire de la bonne carrière.
   La conclusion de sa thèse sur la fondation de Notre-Dame de Four-
vière n'est donc pas douteuse ; elle dépend entièrement du fameux acte
archiépiscopal de 1192, par lequel Jean de Bellesme érige en collégiale
l'église construite, depuis moins de vingt ans, sur l'emplacement du For
vieil, par le doyen Olivier de Chavannes, avec le double vocable de la
Sainte-Vierge et de Saint-Thomas de Cantorbéry. C'est tout ce qu'il est