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386             CHRONIQUE D'OCTOBRE I9OO

que son fondateur, M. Frédéric Chatelus, est un Lyonnais,
né le 8 mars 1849, ancien ouvrier typographe, qui partit
de Lyon avec sa famille, ruinée par l'inondation de 1852,
pour aller chercher fortune en Amérique, et, sans aller si
loin, se fixa au Havre.
   Le 16 octobre, rentrée solennelle des Tribunaux et « messe
rouge ». Le discours de rentrée est prononcé par notre
compatriote, M. Carrier, substitut du procureur général.
Nous aurons l'occasion d'y revenir plus loin.
   Enfin, le 28 octobre, M. Alapetite, nouveau préfet du
Rhône, s'installait à la Préfecture. Il devait repartir le len-
demain, mandé d'urgence à Paris, pour renseigner le gou-
vernement au sujet de la crise aiguë soulevée entre M. le
Maire de Lyon et la Chambre de commerce, crise qui est
sur le point de compromettre la venue à Lyon du Président
de la République, le 4 novembre, pour l'inauguration du
Monument Carnot, sur la place de la République.
   Nous avons pleuré, le mois dernier, la mort de notre
poète, Gabriel Vicaire. Le 2 octobre, son corps était, sui-
vant sa volonté dernière, transporté au cimetière d'Ambé-
rieu où désirait dormir de son dernier sommeil le chantre
des « Emaux Bressans ». Sur sa tombe, M. AmédéeBonnet,
l'écrivain distingué, ami personnel du poète, prononça un
adieu ému.
   « Bientôt, dit-il, un monument digne de sa mémoire,
« élevé sous quelque saule ou quelque charmille du pays
« qu'il a chanté, fournira à ses fidèles l'occasion de dire avec
« quelque ampleur tout cequ'il y a d'originalité et de force,
« de saveur et de grâce, d'abondance et de variété dans cette
« muse jaillissante et primesautière, toute exhubérante de
« sève gauloise, toute pétillante d'esprit français. Pour nous,
« ses compatriotes, pour nous gens de Bresse et du Bugey,