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294             L'ACADÉMIE    FLORIMONTANE

avec empressement et respect comprenaient l'arithmétique,
les éléments d'Euclide, la cosmographie, l'hydrographie,
l'art de naviguer, les vertus des plantes et la musique. Il
ne semble pas qu'une vie très longue ait été accordée à
l'Académie nouvelle ; elle disparaît vers 1620 après une
courte mais brillante carrière ; et les éléments de son his-
toire sont surtout la correspondance de ses deux illustres
patrons. Dans une lettre que le président Favre adresse à
Gaspard Schifordegherius, jurisconsulte silésien, on lit ces
lignes qui attestent la notoriété de la Société : « Je crois
que vous me devez quelque chose puisque vous avez vu
notre Académie Florimontane, qui, pour un très grand
nombre de causes, mérite d'être honorée et admirée même
par les étrangers... Il est étonnant qu'elle soit arrivée si
vite à une telle célébrité de nom, non seulement auprès des
Français et des peuples plus voisins, mais encore aux yeux
des Italiens eux-mêmes. »


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   Les Savoyards, a dit un poète, ont la mémoire tenace,
les souvenirs s'y accrochent comme cette fleur des mon-
tagnes, l'edelweiss, qui s'épanouit près des glaciers et ne se
fane jamais. Sur les bords du joli lac on garda le souvenir
de l'Académie Florimontane, et, en 1851, des hommes de
bonne volonté firent renaître de ses cendres l'institution
éteinte. Ces nouveaux fondateurs conservèrent la largeur
de vues de leurs ancêtres, c'étaient des hommes de 1848 qui
croyaient avec une foi heureuse qu'ils pourraient rajeunir
le monde, le réformer, le rendre meilleur et plus heureux,
Ils voulaient, dit leur programme, « mettre à la portée de