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292              L'ACADÉMIE     FLORIMONTANE

nombre de docteurs, soit théologiens, soit jurisconsultes,
soit bien versés en lettres humaines. C'est pourquoi il entra
dans l'esprit des fondateurs d'instituer une académie en une
si grande abondance de beaux esprits.., Et parce que les
Muses fleurissaient parmi les montagnes de la Savoie il fut
trouvé à propos de l'appeler Florimontane, et de lui donner
pour emblème un oranger avec cette devise : « fleur et
fruit ».
    Le règlement de la Compagnie fut sans doute établi par
le fin lettré auteur de l'Introduction à la Vie dévote.
   Il y était dit que la fin de l'Académie sera l'exercice de
toutes les vertus, la souveraine gloire de Dieu, le, service
des sérénissimes princes de Savoie, et le bien public.
   Les membres devaient faire preuve de science et de bonne
vie; tous devaient choisir des noms et des devises à leur
volonté et n'en point changer une fois le choix fait; les dites
devises étaient peintes et affichées.
   Mais ce qui fait le caractère vraiment original de la Société
naissante, c'est qu'elle ne veut pas être un cénacle fermé,
composé seulement de gens de haute condition; elle a des
tendances démocratiques, si l'on ose employer ce mot-là
sous Louis XIII, elle veut agir sur le public, créer un cou-
rant d'opinion en faveur des belles choses.
   Aussi, dès le début, elle organise des cours publics, des
conférences sur les sujets les plus variés, conférences qui
sont annoncées à la porte de l'Académie par une affiche indi-
quant « la matière, le lieu et le temps des leçons », absolu-
ment comme cela se pratique de nos jours dans les Facultés.
Les cours se font sur l'arithmétique, la philosophie, la
politique; la théologie et l'ornement des langues surtout de
la française.
   Il est recommandé aux professeurs « de faire tous leurs'