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200              LE PARLEMENT DE DOMBES

un arrêté de la Société des bons sans-culottes de Trévoux, voté
sur la motion du citoyen Tollet, « cy-devant vicaire à la
cy-devant église paroissiale », portait que les « cabarets,
oberges et caffés » resteraient fermés pendant le discours
patriotique prononcé tous les décadis dans le temple de la
Raison, ci-devant église paroissiale, et la même assemblée
nommait des commissaires chargée d'inspecter les endroits
où pourrait se trouver des souliers, avec mandat de n'en
laisser « qu'une paire à chaque citoyen ».
   Le 9 décembre 1650, Louise d'Orléans-Montpensier,
dite la Grande Mademoiselle, affranchie par lettres royales
de la tutelle paternelle, prenait en main l'administration de
la souveraineté de Dombes. Elle y apporta son esprit ori-
ginal et entreprenant, et associa à ses actes de souveraine
son Parlement « sans la participation duquel, Madame
entendait que rien ne pût se faire ».
   Elle encouragea l'imprimerie. Elle octroya à Jean Molin,
maître imprimeur de Lyon, les privilèges les plus étendus,
et ordonna aux gens de la Cour souveraine de ne rien
faire imprimer que chez lui.
   Elle dota Trévoux d'un hôpital, y appela les filles de la
Charité que venait de fonder, en 1617, Vincent de Paul,
curé de Châtillon-les-Dombes, et en choisit les recteurs, en
majeure partie, parmi les hauts magistrats du Parlement.
   Elle associa encore le Parlement à la réorganisation du
collège de Thoissey qui porta cet établissement à un haut
degré de prospérité, puis à une tentative qui ne put pas
aboutir, en vue de créer à Trévoux une Université à laquelle
Messieurs du Parlement devaient fournir des maîtres es droit.
   Elle n'eut garde de se désintéresser de la prérogative qui
appartient à tout souverain de battre monnaie. Elle donna
une grande extension à l'atelier de Trévoux et institua dans