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LES LYONNAIS AU COLLEGE DE JTJILLY 169 nait conseiller au Parlement, maître des requêtes et procu- reur général en la Cour des Aides. En 1749, il épousait Renée-Félicité Le Nain. De ce mariage, il eut une fille, Françoise-Marie, et un fils, Antoine-Jean, qui fut le dernier intendant de Lyon, et périt victime de la Révolution, le le 28 avril 1794. Joseph-Marie, dit M. deMâtel, passait pour « le plus intel- « ligent de ses frères et l'un des élèves les mieux doués qu'ait « eus l'Académie ». De beaucoup d'imagination, et, coïnci- dence rare, d'une mémoire surprenante, il remportait tous les prix de français, de récitation et d'histoire. Avec cela, assez indiscipliné. Il subissait deux fois le martinet pour avoir (le délit n'est donc pas nouveau!) dérobé le passe-partout du Frère dépensier Houbert. Et l'Econome, avec une satisfaction évi- dente portait « sur le compte de M. Terray, père, 30 sols pour « deux passe-partout, et les 6 sols d'usage au valet. L'Eco- « nomat avait enfin reçu justice! » Joseph-Marie « prenait « volontiers des leçons de danse». Hardi cavalier tout jeune encore, le 6 septembre 1725, il sortait vainqueur du car- roussel célébré à l'occasion du mariage de Louis XV. M. d'Er- soffy, lieutenant-colonel des housards, lui fit présent, « au « nom du roi, d'un fouet de boyaux à la pomme d'or, comme « il est de coutume au régiment royal-cravate (1) ». Mépri- sant la diligence de Dammartin, Joseph-Marie voulut rega- gner Paris sur un cheval (2), que M. Haquin lui loua pour (1) On sait que les cravaches, ou fouets en boyaux tordus, furent employées pour la première fois par les Croates, ou Cravates, cavaliers hon- grois et bosniens, qui, sous Louis XIII, entrèrent au service de la France. Louis XIV voulut rester le mestre de camp du régiment de royal-cravate. Ce régiment subsista jusqu'à la Révolution. (2) Joseph-Marie prenait ses inscriptions à la Faculté de droit en octobre 1732, janvier, avril, juillet, octobre des années 1733 et 1734,