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iéé LES LYONNAIS AU COLLEGE DE JUILLY « M. Terray compte 18 ans, et, cependant, suivra la 5e «. sous le P. Camusat (1). Il est fort en retard, très malade « depuis sa naissance, sans cesse en danger de mourir, « n'ayant pu fréquenter les classes en la ville de Rouanne, « dont le climat lui est particulièrement nuisible en raison « des fièvres. » Aussi « par ordre » multiplie-t-on les soins de toute na- ture. On confectionne des vêtements « doublés de houette « et de toile cholette », les premiers portés à Juilly, des camisoles en molleton (6 livres 15 sols), des chaussons en laine, et, chose inexplicable alors, 40 mouchoirs de poche. L'enfant devait se présenter au Préfet couvert de son man- teau et boire du lait chaud après chaque leçon de danse. Deux cents livres par an étaient octroyées pour l'entretien du trousseau spécial, représentant une valeur de 525 livres 16 sols. Grâce à un tel luxe de précautions, qui semblaient abso- lument inouïes, et « produisaient scandale sur nos Mes- « sieurs », François passa*sept années au collège sans maladie grave. « Le 2 septembre 1715, au matin, un officier des gardes « suisses nous annonçait la mort du roi Louis, survenue la « veille. » Grande consternation au collège et dans tout le pays. Le P. Sauvage réunit aussitôt les élèves pour leur faire part de la triste nouvelle et recommandera leurs prières le souverain dont la bienveillance ne s'était jamais ralentie. Quinze jours après, on célébrait dans la chapelle un service des plus solennels pour le repos de l'âme du défunt roi. « Le Cardinal de Bissy, évêque de Meaux, avait bien (1) Devenu un prédicateur en renom.