Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
             LES LYONNAIS AU COLLEGE DE JUILLY                       83

Vienne le dernier quart du xvni e siècle, et ils remplace-
ront les fils mêmes de saint Ignace à Lyon en 1763, à
Tournonen 1776, et, sur les instances de la municipalité,
s'établiront à Autun en 1786.
   Sans doute ; mais, entre toutes les maisons oratoriennes,
celle de Juilly était, dès sa fondation, l'objet des soins les
plus attentifs et de la surveillance la plus soutenue. Son
titre d'Académie royale lui assurait la^, bienveillance des
souverains et les sympathies de la noblesse. Ses règlements
et ses méthodes, si justement célèbres, œuvre du Révérend
Père de Condren, élevaient l'enseignement classique au
niveau des progrès littéraires et scientifiques de l'époque.
Ses chaires étaient occupées par les sujets les plus brillants,
« la fleur de l'Oratoire » au dire de Bossuet (1). Ses supé-
rieurs étaient des prêtres éminents, auxquels furent confiées
dans la suite les charges les plus considérables de la con-
grégation.
   A cette prospérité de Juilly, correspondait précisément
chez la haute bourgeoisie lyonnaise un degré de richesse et
aussi d'élévation intellectuelle sans égal depuis le Moyen
Age. Les classes aisées ne voulaient plus, comme il y avait
peu d'années encore, rester confinées dans les occupations
vulgaires du négoce et de l'industrie. « On abordait hardi-
ment, non pas seulement les exercices littéraires à titre de
« délassement, mais les études scientifiques et les plus hautes
« conceptions d'ordre moral et politique (2). » Aussi
nombre de parents, tous ceux que n'arrêtaient pas les
frais d'une pension dispendieuse, montant avec tous les


  (1) Lettre de Bossuet à son neveu du 6 août 1696.
  (2) M. STEYERT •. Nouvelle histoire de Lyon. T. III, p. 334, 360, 368,
401 et 402.