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DE L'ACADÉMIE DE LYON 5ï un tour de roue, et elle disparaissait dans le tohù-bohu de l'Exposition. Une intervention mystérieuse a triomphé de toutes les résistances. Il y a vingt-cinq ans, la décoration fut refusée à M. Rougiçr, estimé libéral dangereux; cette fois-ci, pareille mésaventure a failli lui advenir, comme trop réactionnaire. Tout vient à point à qui sait attendre. On se presse autour du nouveau chevalier dont la main ne peut se joindre à toutes les étreintes, et qui laisse, à une émotion légitime, le soin de répondre à tant de félicitations et à tant de vivats. MM. Armand Caillât, Perrin, le D r Horand sont nommés officiers de l'Instruction publique ; MM. Léger et Tavernier, officiers d'Académie; ce qui ne peut que rehausser la bonne renommée de ces ordres. "Tout est à la joie, dans l'assistance, lorsque M. le comte de Vogué, de l'Académie française, se lève et boit à l'Aca- démie de Lyon. La sympathie de l'auditoire excite la verve de l'orateur, et le toast se transforme et se déroule en une improvisation soudaine, chaude, brillante, tour à tour en- jouée et émue ; historiettes d'antan, interview du jour, souvenirs de Lyon, paysages du Vivarais, premiers Paris, galanteries aux académiciennes, fleurs des champs et orchi- dées précieuses, tout se mêle, s'épanouit, scintille et se dis- perse en une pluie d'étoiles d'or, aux sons éclatants des bravos répétés. Puis l'on va, amicalement, deviser au fumoir. Entre temps, les salons se transforment et s'agrandissent, l'électricité et les belles dames les illuminent et les enguir- landent; l'Harmonie lyonnaise et l'Harmonie municipale se mettent aisément d'accord, et la cantate sur Lugdunum au travers des âges, œuvre de MM. Bletonfils et A. Reuchsel, fait vibrer les âmes et les tentures. Ténors et barytons, chœurs et récitatifs, cuivres et bois se succèdent, en un