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6             LES LYONNAIS AU COLLÈGE DE JUILLY

des Croisades. Quatre siècles après ( i ) , destiné une fois
encore par la volonté du souverain à recevoir les fils de la
noblesse française, Juilly reçut le titre, les privilèges
d'Académie royale, et « parvint en peu d'années à rivaliser
« avec les institutions des Jésuites les plus florissantes de
« l'époque. Sa réputation, qu'il sut toujours maintenir,
« s'étendit bientôt dans toute l'Europe et jusqu'aux colo-
« nies (2). »
   Par un privilège plus rare encore, la bibliothèque et les
archives ont été sauvées en partie. Ce ne fut pas sans peine.
Un jour de septembre 1792, une bande de forcenés, par les
ordres du Directoire siégeant à Meaux, pénétra dans la
maison, brisa les portes de la chapelle, entassa tous les
objets du culte dans la grande cour, en dressa un feu de
joie, autour duquel les élèves durent danser la carmagnole (3).
Sans doute, plus d'un volume rare, plus d'une liasse pré-
cieuse servirent à faire flamber le bûcher. Ce qui avait
échappé à l'incendie, fut conservé avec un soin jaloux par
les derniers Oratoriens ; mais, après leur mort, en 1828,
peut-être ne traita-t-on plus avec assez de respect tous ces
vieux registres, fidèles narrateurs d'un glorieux passé.
   Il en reste encore assez, cependant, pour permettre la
reconstitution de la liste à peu près complète des élèves.
   Il m'a semblé qu'un tel travail, si ingrat qu'il puisse
paraître au premier abord, ne serait pas sans quelque
attrait.


    (1) Avril 1638.
    (2) M. Charles HAMEL, Histoire de l'Abbaye et du Collège de Juilly.
3 e édition, Paris, Gervais, 1888, page 13, introduction.
    (3) M. LORAUX, pièce de vers lue au banquet des anciens élèves, 1834,
Paris, Dezauche.