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                ROUMANILLE ET LE FELIBRIGE                     341

  « O ma mère, » reprend la jeune fille,

             Les anges m'appellent au ciel,
             Bonne nuit, mère, bonne nuit.

   Ce que la sécheresse de l'analyse ne me permet pas de
montrer ici, c'est l'infinie tendresse )de ces lignes toutes
imprégnées de pitié, de douceur et d'une intensité bien
autrement forte que les strophes du poète allemand.
   En 1852, il fit paraître un merveilleux petit poème,
intitulé Les Songeuses. C'est un dialogue de jeune fille, la
triste et la joyeuse, large à la manière de Longfellow.
   Laurence et Marguerite, tandis que tout est en fête au vil-
lage, assises à l'écart, parlent de leurs fiancés en regardant la
mer qui déferle à leurs pieds. Le. fiancé de Laurence esi
marin. Celui de Marguerite, simple ouvrier, est très ma-
lade, Paul est attendu d'un jour à l'autre par Laurence,
mais Claude n'a guère l'espoir de guérir et Marguerite se
désole. Laurence console de son mieux sa pauvre amie.
    Quelques jours après, nous suivons Laurence, parée de ses
vêtements de fête, se dirigeant vers le port où le navire de
son fiancé est signalé. Marguerite la rejoint et lui raconte,
la joie au cœur, que Claude est hors de danger, et que
 dès son plein retour à la santé, auront lieu les épousailles.
Les deux amies arrêtent qu'elles se marieront le même
 jour.
    Cependant le navire impatiemment attendu arrive.

    Et pour la Saint-Jean il n'y eut qu'une noce au village,
             Et l'on dansa sous la feuillée,
             Au bruit joyeux du tambourin,
             Mais ce ne fut pas pour le mariage
             De Laurence avec son marin.