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i66                          LESDIGUIÈRES

Dauphiné contre les entreprises du duc de Savoie, et main-
tint cette belle province en la possession de la France.
   Voilà ses titres véritables à la reconnaissance du pays.
   Ce n'est pas ici le lieu de reproduire tous ses exploits
contre son plus terrible adversaire, le marquis de Treffort.
Ses victoires de Pontcharra, sa prise du fort de Barraux ont
été célébrées par tous les historiens du temps.
   Enfin, la réunion de la Bresse et du Bugey à là France,
par le traité de Lyon, 17 janvier 1601, fut en quelque sorte
le couronnement de sa carrière.
   Lesdiguières prit une part active à toutes ces négo-
ciations ; il vit, à cette occasion, Henri IV plusieurs fois à
Lyon.

  Une de ces entrevues (en 1595) a même été racontée
par son secrétaire Videl (2) ; elle est trop intéressante pour
que je ne cède pas au plaisir de la citer textuellement.
  Montfalcon la rappelle bien dans son Histoire de Lyon,
mais sans en reproduire la saveur, résultant du récit textuel
du vieil auteur. Le voici :

    « A son arrivée dans la ville, Lesdiguières rencontra
«   inopinément à Bellecour, place prochaine de la porte du
«   Rhône, le Roy qui courait la Bague, et qui le recon-
«   naissant d'abord, quoiqu'il ne l'eût pas vu depuis long-
«   temps, pique droit sur lui, avec un visage éclairé de joie
«   et la lance baissée : Ah ! vieil Huguenot, lui dit-il de bonne
«   grâce, vous en mourrez !
    « Lesdiguières s'étant jeté à terre pour lui faire la révé-


    (2) Histoire de la vie au connétable de Lesdiguières, par Louis Videl,
P- 353-