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                       L'ABBÉ HYVRIER                      91
vernement pontifical. Depuis, il a vu, comme nous, Rome,
devenue capitale italienne, se parer de grandes maisons
neuves bientôt en ruines, de larges rues désertes, essayant
par des fanfaronnades officielles d'oublier sa misère, ses
ouvriers sans pain et ses patriciens en faillite. Mais en 1856,
 surtout après la naissance du Prince Impérial et le parrain-
nage du Pape, l'on revivait tranquille Ă  Rome et dans toute
l'Italie, non encore stupidement unifiée par nos armées : les
Ă©trangers Ă©taient extraordinairement nombreux et les fĂŞtes
de Pâques furent magnifiques, Pie IX apparut doux et
triomphant à la loggia bénissant la ville et le monde. La
noble stature du Supérieur, son grand air, produisirent de
suite leur effet dans les palais cardinalices dont les portes,
parfois jalousement barricadées par certains préjugés, s'ou-
vraient devant lui, grâce à la protection constante du cardi-
nal de Bonald et celle du cardinal Donnet. Au Vatican
même, le Supérieur, par son habileté sage, prudente, par son
tact, son calme, adoucissait les préventions développées avec
douceur mais adresse contre le clergé lyonnais : ce fut
après Pâques que l'abbé Hyvrier et sa sœur furent admis
aux pieds de Pie IX ; le saint Pape, en apprenant que le
frère et la sœur étaient voués tous deux à l'éducation de la
jeunesse, les bénit avec une effusion touchante, puis, par
faveur spéciale, accorda au Supérieur une indulgence parti-
culière pour la statue de la Sainte Vierge, placée au fond
de la cour de récréation de la grande division. Depuis cette
époque, Pie IX a toujours montré la plus grande bienveil-
lance pour l'Institution dont il affectionnait le Supérieur,
comme tant d'autres illustres EvĂŞques de France, in petto,
car le Saint-Père avait la perception très nette des carac-
tères, des intelligences, mais trop souvent son impression
 personnelle était atténuée par son entourage et l'influence