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54 LA SAINTE ÉPINE timable joyau était sans doute fort indigne d'un tel hon- neur. Mais, malgré le désir qui était au coeur de tous de le voir remplacé par un monument plus beau et plus convenable, la chose n'était guère possible. Pour transfé- rer la sainte relique de l'ancien reliquaire dans un nouveau, la revêtir d'un authentique et du sceau épiscopal, il était nécessaire de la déposer entre des mains peu sûres et peu disposées à respecter la propriété présente. Mgr de Bonald eût difficilement résisté à la tentation de restituer la sainte Épine à ses premiers possesseurs, comme il s'y était engagé. Ce ne fut donc qu'après la mort de ce Prélat de douce mémoire, qu'il fut possible de songer sérieusement à réaliser le pieux projet. On voulait d'ailleurs le faire avec toute la convenance due à une si illustre relique et ne rien ménager de tout ce qui pourrait donner à l'écrin la plus grande valeur matérielle et artistique. Les paroissiens de Notre-Dame ont montré que pour une telle fin il était permis de tout attendre de leur, inépuisable générosité. Ce travail fut confié aux soins et à l'habileté de M. Armand Caillât. Qui ne connaît les admirables travaux sortis des ateliers de notre artiste lyonnais ? qui n'a appré- cié les progrès sérieux opérés par lui dans le domaine de l'orfèvrerie religieuse ? Lauréat dans la plupart des grandes expositions où se réunissent les chefs-d'œuvre de l'art et de l'industrie, il a reçu avec les récompenses dues à ses talents, toutes les distinctions qui honorent le vrai mérite. Un détail descriptif du reliquaire de la sainte Épine exé- cuté par M. Armand Caillât, donnera peut-être quelque idée de l'ingénieuse composition et du grave poème écrit sur l'or et l'émail par le burin de cet éminent artiste. Le reliquaire qui renferme la sainte Épine, un fragment