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                  DE L'EXCLUSIVISME EN ARCHÉOLOGIE.                         471

   On ne se montre pas exclusif, toutefois, car Monseigneur
nous dit clairement: « Bâtissez des églises en styles grec ou
« romain, ogiva! ou byzantin, nous ne nous y opposons pas ;
« mais à la condition, MM. les architectes, que vous ne vous
« écarterez eu rien de ces divers styles, et que vous les repro-
« duirez avec tous les caractères qui leur sont propres et que
« l'archéologie a définis et consacrés. »
   Telle est, en substance, la pensée intime qui se révèle dans
l'important passage de la lettre archiépiscopale que nous
venons de relater.
   Monseigneur a cru, sansdoute,que l'on.pouvait,sansmcon-
d'être conséquente avec elle-même, ne doit admettre que les styles d'un
caractère $ui generis et rejeter tous leurs dérivés qui datent déjà de
plusieurs siècles.
   Ainsi, par exemple, quant aux styles grée et romain, dont Monseigneur
nous laisse le libre usage, il nous faut nécessairement interpréter le premier,
tel qu'il se montrait au temps de Périclês, et le second, tel qu'on le retrouve
au siècle d'Auguste ; car c'est à ces deux époques que chacun de ces styles
était arrivé à son entier épanouissement et à l'apogée de sa splendeur.
   Monseigneur ne peut vouloir conséquemment le-grec ou le romain
classique des cinq ordres d'architecture, parce que !à, ces deux arts se
fondent l'un dans l'autre et perdent complètement leur individualité propre.
   Et, en ce qui touche l'art du moyen-âge, ce n'est véritablement qu'au
XIII e siècle que se révèle, pour nous, le type pur de la période ogivale. On
doit repousser, évidemment, le style romano-byzantin ; on ne peut, non
plus, adopter celui du XII e siècle, époque de transition où l'ogive se montre
encore au milieu des réminiscences romanes.
   En définitive, d'après la Lettre pastorale, il faut proscrire impitoyablement
les styles des XIV e , XV e et XVI e siècles, qui ne sont que des modifications
ou des altérations, comme on voudra, de l'art ogival primitif, représenté
par le XIII e siècle.
   Au résumé, pour rester fidèle au principe que Monseigneur vient d'émet-
tre, nous ne devons nous attacher qu'aux trois caractères types d'architec-
ture que nous venons de signaler, car nous ne parlons pas d'une foule
d'autres styles qui se sont produits en dehors do l'antiquité et du moyen-
âge, et que l'on doit également s'interdire, par les raisons que nous avons
développées.