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390 NOTICE SUR M. D'AIGUEPERSE. correspondants. A l'occasion de sa réception à l'Académie, il prononça un discours sur la Décadence des belles-lettres, des sciences et d°s arts chez les Romains. Ce coup d'œil est le résumé des longues études que l'auteur avait faites sur les classiques latins, et l'on peut y admirer avec quelle finesse de goût, quelle justesse de vues et quelle pureté de langage, il parle des monuments de la civilisation romaine. En 1860, qui fut la dernière de sa vie, M. d'Aigueperse lut à l'Académie, et publia ensuite un Essai sur quelques chiffres de Vhistoire romaine, travail dont le mérite et l'uti- lité seront, sans nul doute, appréciés par les lecteurs qui, comme nous, se sont souvent impatientés devant ces nombres énigmatiques que l'on renconlre dans les auteurs classiques. A cette époque, la querelle qui s'était élevée, parmi les savants, sur l'emplacement de l'antique Alesla n'était point encore appaisée. M. d'Aigueperse, qui n'avait jamais douté que celte célèbre ville ail pu occuper un autre endroit que celui où est situé le village de Sainte-Reine, résolut de se mêler 'a la discussion, pour conserver au mont Auxois l'honneur d'avoir été le dernier boulevard de l'indépendance gauloise, et fit, au mois de juillet, un voyage dans le pays.. 11 en revint plus convaincu que jamais. Nul doute qu'une dissertation de sa main n'eût beaucoup contribué à dégager la vérité des ténèbres, mais il n'eut que le temps de jeter sur le papier quelques notes éparses et informes. La collection des travaux littéraires et scientifiques de M. d'Aigueperse, y compris les chapitres inédits du voyage d'Italie, est peu considérable, elle tiendrait aisément dans un volume in-8° ordinaire. On y désirerait moins, si notre savant eût vécu dans un milieu plus actif, si plus de mou- vement intellectuel se fût produit autour de son esprit, s'il eût pu triompher plus souvent de sa timidité et de la diffi- culté qu'il éprouvait à écrire; s'il n'eût pas été encore