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                      NOTICE SUR M. D'AIGCEPERSE.                          377

jamais fait défaut à ses ancêtres ; et nous verrons que ce
lustre n'a point pâlit en sa personne.
    Le père de M. d'Aigueperse était greffier de la Conserva-
tion de Lyon, juridiction représentée aujourd'ui par le Tri-
bunal de commerce. 1 n'occupa que pendant quelques an-
                         1
nées cette place. La Révolution ayant éclaté, et les temps
devenant, chaque jour, plus difficiles , M. d'Aigueperse crut
prudent de s'effacer en résignant son emploi, et se retira
dans sa terre de Régnié près fieaujeu (1). Les événements
ne tardèrent pas à montrer qu'il avait bien jugé la situation.
Obligé de quitter même Régnié, pour échapper aux dénon-
ciations, il s'enfuit à Paris. La, occupé à vendre ses vins,
son titre d'approvisionneur le sauva.
   Le jeune d'Aigueperse passa donc ses premières années
à la campagne, et en partie sous la tutelle de sa mère. Les
faits de cette terrible époque étaient de nature a se graver
profondément dans la mémoire même d'un enfant ; c'étaient
le siège de Lyon, le sac des églises, la spoliation des riches,
les visites domiciliaires, l'emprisonnement des suspects, la
misère universelle, la terreur enfin ! Aussi le jeune d'Aigue-
perse n'oublia-t-il jamais l'impression qu'il en avait reçue,
et, dans un âge avancé, il racontait souvent et avec une
grande vivacité de couleurs et de ton, ce qu'alors il avait
vu ou simplement ouï dire. Comme la maison de son
père était l'asile de quelques membres de la famille, de plu-

   (1) Dans une lettre datée de Paris, le 18 may 1792, Chalier fait mention
de cette retraite de M. d'Aigueperse,       et chose singulière de la part du
sanguinaire démagogue, il la regrette et fait l'éloge du       démissionnaire.
« Ne laissez point reprendre l'ancien Tribunal, tout ce que je regrette
c'est le sieur d'Aigueperse, greffier, homme instruit, tranquille,   modeste,
ne se mêlant d'aucun parti, entendant bien sa partie.... trop tranquille
pour être nuisible et qui a le Irantrande     la machine. (Lettres inédites de
Chalier, Revue du Lyonnais, t. xi. p. 431).