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REGLEMENT POUR UNE SOCIÉTÉ DE GENS DE LETTRES , D'ARTISTES ET D'AMIS. De tout temps les hommes de lettres ont aimé à se réunir, soit pour se communiquer, autour d'un grave tapis vert, leurs travaux plus ou moins sérieux, soit pour échanger, à table, quel- ques paroles de bonne et joyeuse amitié. On se rappelle, 3 Lyon, la Société dite des Intellligences, qui dînait une fois par mois et qui obligeait chacun de ses membres, par un article formel du règle- ment, à montrer à ces réunions tout l'esprit dont il était capable. Quelques jolies productions signées Trimolet, Genod, Boitel sont nées de cette obligation. Un bibliophile, M. Jacquet, nous com- munique un règlement qui n'est pas sans rapports avec celui delà Société des Intellligences, mais qui de plus est envers et en vers pas trop mal tournés. Nous soupçonnons fort Andrieu, qui rimait avec esprit et facilité, d'en être l'auteur ou le principal auteur. La pièce a dû être composée vers ï 780 ; on y recommande la pru- dence, comme si la ville était agitée, et on y parle de fraternité comme si les citoyens avaient déjà les armes à la main. Dans la salle d'Académie Vous viendrés un jour chaque mois, Vous y lires a haute voix Le produit de votre génie. Un quatrain au rimeur suffit, Au rhéteur dix lignes de prose Pourvu qu'on dise quelque chose Qui déjà n'ait point été dit. On peut s'étendre davantage Si l'on se trouve plus fécond ; N'être ny trop court, ny trop long C'est la loy d'un écrivain sage. Chacun suivra son goût, ses mœurs ; On sera sublime ou folâtre, L'un jettera sur le Théâtre Des cyprès, et l'autre des fleurs.