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DE LA LITURGIE CATHOLIQUE. 289 et seront cause de sa ruine complète, par l'introduction d'un élément contraire à la tonalité ecclésiastique, par les tendances naturelles de l'harmonie aux allures de la tonalité et du rhythme de la musique, par l'habitude que ces instruments introduisent peu à peu, de supprimer ou de mutiler à leur profit une partie des offices et des cérémonies. Les orgues ont amené, comme l'a si judicieusement observé M. Nolhac, une perturbation grave dans les rites et dans les habitudes pieuses ; les fidèless'habituent h venir moins pour se recueillir que pour juger du mérite des artistes dont les noms sont proclamés et dont les séances sont annoncées avec fra- cas ; et quand la veille des grandes fêtes ils se rendent à leur église pour se réconcilier au tribunal de la pénitence ou se préparer par de sérieuses méditations, ils en sont éloignés par les exercices de l'organiste qui repasse son morceau du len- demain, accorde ses tuyaux ou fait répéter un motel. La place normale du gr,and orgue est à l'entrée de l'église, au-dessus de la porte principale. Sa boiserie confiée à un ar- chitecte entendu peut être un embellissement et quelquefois un complément nécessaire de celte partie de l'édifice ; d'un autre côté, beaucoup d'églises n'ont pas été construites en prévisions des orgues, il faut alors s'en priver, ce n'est pas un grand mal, et respecter leurs dispositions primitives. ïl en est de même pour les orgues de chœur dont l'emploi est plus chanoines, malgré leur zèle fort digne d'éloges, se trouvent ainsi privés du concours d'organes jeunes et vigoureux, sont déroulés par les retouches que l'on a fait subir à la notation et ne peuvent donner qu'une idée imparfaite de ce qu'était autrefois le chant à la Primaliale et de ce qu'il devrait élre partout. Je désire me tromper à cet égard, mais hélas, je crains bien d'être trop véridique. J'assiste souvent aux offices de Saint- Jean et souvent j'ai vu de vieux Lyonnais gémir de ces erreurs de chant inconnues autrefois, de ces psaumes et de ces antiennes exécutés par un si petit nombre de voix, quand les stalles sont garnies de tant d'enfants et de jeunes hommes qui pourraient rendre le chœur puissant et majestueux. 10