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DE LYON. 109 grande que, pour en conserver les titres a la postérité, on avait pris la précaution de les graver sur le marbre (1). Si l'auteur a parfois négligé les grâces et l'élégance attique, en revanche, il a l'onction, la gravité qui conviennent a un interprête de l'Ecriture. Il possède aussi, dans les questions abstraites de métaphysique et de philosophie, une clarté de style d'autanl plus remarquable que la littérature chrétienne, presque toute à créer, ne lui en offrait aucun modèle. Assez souvent encore, ces qualités qui lui sont particulières se rehaussent des mouvements d'une véritable éloquence. Je suis heureux de me rencontrer, dans cette dernière ap- préciation, avec saint Jérôme, juge si éclairé des réputations littéraires de son temps (2). J'ai dû, a propos du cycle pascal de saint Hippolyte, men- tionner les dissidences amenées dans le monde chrétien par la célébration de la fête de Pâques et parler du concile de Lugdunum qui mit fin a ces difficultés. Je reviens sur ce double incident dont l'ordre des faits individuels m'avait obligé de suspendre le récit. Cette narration rétrospective eut dû venir au IIe siècle ; elle lui appartenait presque toute; pourtant elle a sa raison d'être à la place que je lui assigne, à la fin du IIP, car, a cette date, elle a le mérite de résumer, d'une façon claire et méthodique, l'immense élaboration intellectuelle que l'arrivée du christianisme produisit a Lug- dunum et dans tout l'occident de l'empire. En lui-même, le premier concile des Gaules, tenu dans cette ville, est un événement si considérable que je ne pouvais, il me semble, clore plus heureusement la première période de mon histoire. Depuis quarante ans, le vaisseau du Christ se frayait à pleines voiles une route glorieuse a travers les croyances (l)Hist. lilt. de la France, t. I , p. 365. Voy. plus haut, p. 96. 42) S. Bippolyliu....vir diuertittimttt.... [Epist. XXVIH, ad Lucian.).