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HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LYON PAU M. DE LA SAUSSAYE. III, MONUMENTS LITTÉRAIRES DU IIIe SIÈCLE (1). ( Lu dans la séance du 27 juillet 1859 ). Tandis que, sous l'inspiration du génie de Rome payenne, se faisait à Lugdunum cette reproduction affaiblie, mais fidèle, de la grande littérature latine créée par les Cicéron et les Virgile, la littérature grecque, importée de Smyrne, commençait a pousser, sur le sol vierge de la Ségusiavie, des rameaux pleins de sève. Élevée par Auguste au rang de métropole, la colonie de Plancus devenait, dans la Gaule, l'Athènes de la civilisation chrétienne. Et déjà , du vivant même d'Irénée, quelques rayons, émanés de son foyer, allaient se répandre sur les contrées environnantes (2). Le temps, néanmoins, n'était pas éloigné où, déposant son beau vêtement hellénique, elle devait prendre des mains d'Augustin, de Jérôme et d'Ambroise les glorieuses livrées de sa sœur d'Occident. Avant de montrer comment, à quelle occasion, à quelle époque se fit celte transformation mémorable, il est impor- tant de constater les développements et les travaux de l'école créée par l'illustre envoyé de saint Polycarpe. Les historiens (1) Voir la /jeune du, Lyonnais. 1858, p. 353 et avril 1859. p. 2"9. (2) Cf. llisl. Hltér. delà France, do la coitgivg. de Saint-Maur, 1. 1, pp. 299 à 303,