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MERLIN MELLOT. 89 Veut m'élever à quelque point sublime, Me faire duc, prince ou peut-être roi. Qui peut savoir? Il dit, sangle sa bête, Monte dessus et sans que rien l'arrête En peu de temps arrive au rendez-vous. — Ohé, la voix! Diantre, où donc êtes-vous? C'est d'un sans gêne avec ça qui m'étonne, Lorsque je viens de ne trouver personne. Puis de crier : — C'est moi! c'est Patissot! Ohé, Merlin ! chose ! machin ! Mellot ! La voix parla, cette fois courroucée. — Assez, braillard ! je connais ta pensée. De te parler quand je te fis l'honneur Le premier jour, tu me dis Monseigneur, Après Messire, et de chute en cascade, Tu m'appelas Monsieur, puis mon ami; Sans te gêner, arrivant aujourd'hui A me nommer Mellot, en camarade. Je te connais. Ta nature d'ânier Eût dû rester dans son premier métier. A ce métier mais lu vas redescendre, Gagnant ton pain à faire des fagots, Comme autrefois; que tout sot puisse apprendre, En te voyant, ce qu'il advient des sots Quand leur bonheur arrive a se détendre. Bonjour, vilain ! le bon ami Mellot Fait ses adieux a l'ânier Patissot. De son logis quand il toucha la porte, Jean Patissot trouva sa fille morte ; Le lendemain il sut par son curé