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                              BIBLIOGRAPHIE.
    Rendus à la santé, les voyageurs allèrent demander aux riantes vallées
                                                                           n
de la Havane un repos qui les préparât aux fatigues de la longue excur-
sion qu'ils se proposaient d'entreprendre dans les Cordillères. Leur séjour
dans l'île de Cuba fut de pou de durée. Ils la quittèrent sur un vaisseau
espagnol qui, après les avoir débarqués à Carthagcne, rapporta en Europe
les précieuses collections de plantes qu'ils avaient cueillies sur les bords
de l'Orénoque et dans la Venezuela. De Carthagène où ils débarquèrent,
ils remontèrent la rivière de la Magdalena jusqu'à Santa-Fé de Bogota, où
commence l'immense chaîne des Cordillères. Fidèles à leur mission, ils
négligèrent la route qui aboutit à Quito en traversant les vallées, et s'en-
gagèrent dans les affreux délilés des montagnes. Us traversèrent les crevasses
 d'icononzo sur un pont naturel formé de trois blocs de rochers merveil-
leusement retenus dans leur chute sur un abîme de 1,500 mètres de pro-
 fondeur. Au-delà point de route frayée, rien que des sentiers fangeux
 coupés par des torrents et des précipices. Faute de bêles de somme, les
 gens du pays les remplacent, portent les voyageurs sur leur dos et marchent
 ainsi pendant des journées entières courbés sous leur fardeau. Humboldt
 ne put se résoudre à accepter de ses semblables un pareil service, et il
 ne parvint à Quito qu'après une longue suite démarches des plus périlleuses.
 Enfin, il aperçut le Copotaxi et le Chimborazo dont les cîmes inaccessibles
 devaient tromper ses efforts, mais qui réjouirent sa vue à son arrivée dans
la ville péruvienne.
    « Le Cotopaxi, dit Humboldt, est l'un des plus redoutés de tous les
volcans du royaume de Quito. En 1738, ses flammes s'élevèrent au-dessus
du bord du cratère à la hauteur de 900 mètres. En 1744, le mugisse-
ment du volcan fut entendu jusqu'à Honda, ville située sur les bords de la
rivière de la Magdalena à une distance de deux cents lieues. Le 4 avril
 J768, la quantité de cendres vomies par la bouche du Cotopaxi fut si
grande que, dans les villes de Hambato et de Caciinga) la nuit se prolongea
jusqu'à 3 heures du soir.
    « La montagne forme un cône parfait qui, revêtu d'une énorme couche
de neige, brille d'un éclat éblouissant au coucher du soleil, et se détache
d'une manière pittoresque de la voûte azurée du ciel : aucune pointe de
rochers, aucune masse pierreuse ne perce à travers ces glaces éternelles,
et n'interrompt la régularité de la figure du cône.
    « Au bord de la mer du Sud, après les longues pluies de l'hiver, lorsque
la transparence de l'air a augmenté subitement, on voit paraître le Chim-
borazo comme un nuage à l'horizon : il se détache des cîmes voisines, et
s'élève sur toute la chaîne des Andes, comme ce dôme majestueux ouvrage
du génie de Michel-Ange sur les monuments antiques qui environnent le
Capitole. »
    Après le Chimborazo, près du sommet duquel Humboldt et Bonpland
se virent arrêtés par un gouffre de 130 mètres de profondeur et de
20 mètres de largeur, ils gravirent encore le Cayambé et le Corazon,
mesurant avec un soin minutieux toutes les hauteurs et recueillant des
plantes qui ne croissent que dans ces latitudes.
    Ils traversèrent ensuite, à Pénipé, un pont de corde fait avec les parties
fibreuses de la racine de l'agave américain. Dans ce lieu, un Indien prit
leurs dépêches pour les porter à la nage au travers du Rio-Méta, de
l'Orénoque, du Cassiquiaré et du Rio Négro, jusqu'aux navires qui remon-
tent le fleuve des Amazones. Les voyageurs se trouvaient alors au centre
du pays des Incas dont ils admirèrent les palais et les forteresses. Des trônes
taillés dans le roc et placés de telle sorte que le monarque pût, pendant
la guerre, embrasser d'un seul regard toute son armée, attirèrent leur