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BIBLIOGRAPHIE. 73 des opinions depuis longtemps accréditées, etd'avoir apporté dans cette noble tâche un zèle aussi éclairé que consciencieux. Car ce n'est pas seulement un service rendu à l'histoire que de réta- blir la vérité des faits ; c'est aussi une œuvre utile que de resti- tuer à un auteur ses ouvrages , à ces ouvrages leur valeur,- cette œuvre était digne de l'auteur des Etudes historiques sur les clercs de la Basoche ; elle était digne de réminent magistrat appelé à l'honneur insigne, de présider au rétablissement des lois françai- ses dans la capitale de la Savoie. Honoré PALLIAS. VIE DE HUMBOLDT, par BAYARD TAYLOR (en anglais) Londres, New- York, 1859, un vol., compte-rendu de la première partie du volume, par A. TIÎJA D'OUVIER. Il est des hommes dont le nom est la gloire du siècle dans lequel ils •vivent. Leur génie embrasse toutes les sciences et dérobe à la nature ses secrets les plus cachés. Occupés de résoudre le grand problème de la vie des êtres et d'étudier les transformations du globe, ils savent encore être les conseillers de leurs princes et servir de guides à ceux qu'inspire leur exemple. Ils apparaissent au genre humain comme des astres bienfaisants, et leur mort jette le deuil dans tous les esprits. C'est ainsi que Humboldt, après une vie de près d'un siècle de durée, a été regretté des peuples de l'Amérique, comme de ceux de l'Allemagne, sa patrie. Le plus illustre de nos orateurs lyonnais a rendu naguère un juste tribut d'hommages à sa mémoire, et, en attendant que la Prusse qui l'a vu naître assure sa gloire en complétant ses immenses travaux, un Américain, M. Bayard Taylor vient de retracer sa vie avec une plume élégante et colorée. L'enfance d'Alexandre de Humboldt, nous dit-il, s'écoula paisiblement au château de Tegel, voisin de Postdam, entre son père, le major Georges de Humboldt, chambellan du grand Frédéric et son frère Guillaume qui, moins illustre qu'Alexandre , se distingua cependant par une profonde connaissance des langues anciennes et modernes. La vue de la forêt à laquelle le château de Tegel se trouvait adossé, l'aspect riant d-cs bords du lac que la Sprée et le Havel forment aux pieds de ce château inspirèrent de bonne heure à Humboldt l'amour de la nature. La lecture de Robinson Crusoè' lui donna pour les voyages un goût qui fut augmenté par les récits de Georges Forster qui avait fait le tour du monde-et qui était gendre d'un professeur de l'Université de Gœltinguc. Orphelin de bonne heure, Alexandre de Humboldt, après avoir ter- miné ses études, ne songea plus qu'à réaliser le rêve de son enfance qui devait être le but de sa vie : l'étude de la nature sous toutes ses formes. Il alla demander à la France une place sur les vaisseaux avec lesquels le capitaine Baudin devait visiter les mers de l'Amérique du Sud. Mais les passions révolutionnaires agitaient alors notre patrie, et Baudin dut différer son expédition. Trompe dans sou attente, Humboldt s'embarqua sur le Pizarre avec le naturaliste Bonpland qui devait le seconder dans ses recherches. Ils quittent le port de la Corogne à l'insu de la flotte anglaise