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42 HÔTEL DE LUXEMBOURG, A VA1SE. personne de Délie, objet de plus haute vertu, poésies amoureuses en 449 dixains, édition ornée de. cinquante emblèmes amoureux (Lyonnais dignes de mémoire, par Bréghot et Péricaud aîné). Quand on songe que ce livre eut grand succès dans son temps, on ne peut s'empêcher de comparer celte innocente et fade pro- duction avec la littérature épicée de notre époque, et de remar- quer combien nous avons fait de progrès. Mademoiselle Rigolboche n'est plus aussi cruelle que la Délie de Maurice Scève, et je pré- sume qu'avec un seul dixain, surtout s'il était doré sur tranche, on triompherait de la vertu de la célèbre contemporaine (J). Il paraît que plusieurs des propriétaires des fours à chaux ont été des personnages d'une certaine importance, car parmi les tombes que recelait la pittoresque église de l'Observance, on en voyait quelques-unes de maîtres chaudiers, entre autres celle portant l'inscription suivante : Ci gist honorable sieur Pierre Garrieu, marchand chauldier, habitant de Vaise, lequel décéda le 28 novembre 1657, et honneste Caltan, sa femme Au-dessous était l'image d'un four à chaux, avec la date de 1668, qui peut-être rappelait celle de la pose du monu- ment ou de la reconstruction du four. (Les Cord. de l'Observance, par l'abbé Pavy). L'hôtel de Luxembourg, dont je viens d'esquisser l'histoire, était situé au débouché de la porte du lion, qui formait la com- munication entre la ville et le faubourg. Cette porte faisait partie des fortifications, et avait été établie entre deux bastions : l'un s'appuyait à la rivière, l'autre s'étendait du côté de la colline. On reconnaît encore les traces du second noyé dans des construc- tions particulières, quand on pénètre le long de la ruelle condui- sant à la carrière, ouverte dans les flancs de la montagne, et si l'on jette un regard du haut de la colline, on verra que ce bastion supporte un terre-plein considérable, planté d'un fort joli jardin. Sur l'emplacement de la porte du Lion, on a bâti la maison, dans les murs de laquelle sont encastrés divers fragments byzantins, provenant, dit-on, des ruines de l'abbaye de VIle-Barbe. Il suit de (1) Les mémoires de Rigolboche ont eu déjà un grand nombre d'éditions.