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12                   INSCRIPTIONS ROMAINES.

saire de Luxeuil à peu près tous les éléments de sa falsifica-
tion. C. Julius élevant un autel pour obéir aux'ordres de
Firmanus, a suggéré l'idée de C. Julius César donnant l'ordre
a Labiénus de réparer des thermes. Brixia a été changé en
Brida; Luxovius en Lixovius afin de détourner le soupçon.
Il n'a pas fallu de grands efforts d'esprit pour imaginer le reste.
   De toutes ces remarques nous concluons que les deux
inscriptions que vous avez bien voulu me charger d'exami-
ner, sont fausses, qu'elles sont d'une invention maladroite,
qu'elles ont été faites au siècle dernier, sans doute très-peu
de temps avant leur découverte, et qu'on a eu tort de les
prendre au sérieux et de leur accorder une place d'honneur
dans l'établissement thermal de Luxeuil où exposées à la vue
du public, elles trompent les uns et sont ridicules aux yeux
des autres.
   Constatons encore qu'en parcourant la monographie inti-
tulée Bains de Luxeuil, nous avons observé une autre fraude
ayant également pour but de prêter aux bains de cette petite
ville une illustration factice dont cependant ils n'ont nulle-
ment besoin. La falsification consiste à avoir substitué un
ï a la lettre L dans la formule volam solvit libens merito qui
termine deux inscriptions votives, afin de pouvoir interpré-
ter les quatre initiales v. s. T. M par volum solvit tempore
medente et les traduire ainsi : A rempli son vœu pendant
le temps de son traitement.
    Sans examiner de trop près si en effet tempore medente
veut dire au temps de son traitement, nous ferons remar-
quer (et ici c'est le plus simple bon sens qui a fait la règle),
qu'on n'écrivait en initiales que des formulas bien connues,
en sorte que si les Romains avaient voulu qu'on pût lire sur
des inscriptions les mots tempore medente, ils y auraient
écrit ces mots en toutes lettres sous peine de n'être pas
compris même par les contemporains.