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474 HISTOIRE DES BOURGUIGNONS. qu'il transmit à ses enfants. Il avait épousé Carétène dont il eut quatre fils, entre lesquels il partagea ses Étals. L'aîné Gondebaud eut le pays situé sur la rive gauche du Rhône, depuis Genève jusqu'à Arles et le pays des Alpes- Colliennes ; Chilpéric obtint les pays qui formèrent plus tard le Beaujolais, le Forez et le Lyonnais, avec une portion de l'Auvergne ; il se fixa à Lyon ; Godegisèle eut toute la partie située entre Genève et Dijon ; Godemard se fixa à Besançon, et posséda tout le Nord (1). L'hérésie commença à infester ces provinces dans la per- sonne des Burgondes, qui entretenaient des rapports avec les Visigoths du midi de la Gaule, leurs voisins ariens. Néanmoins, la liberté de conscience était entière chez les sujets des rois Bourguignons ; une partie même de la famille royale était arienne et l'autre orthodoxe ; le peuple , à l'exemple de ses chefs, suivait la religion qui lui plaisait. Lyon avait donné naissance, dans ces mômes temps, à un autre personnage célèbre, c'était Sidoine Apollinaire. Il était sorti d'une famille illustre ; son père et son aïeul furent préfets des Gaules. Il embrassa d'abord la carrière des armes, puis celle des belles-lettres, et devint le plus dis- tingué des écrivains de cette époque. A l'âge de vingt ans, il épousa une jeune personne d'Auvergne, nommée Papianilla, et lorsque son beau-père Avilus fut proclamé Auguste, à Rome, en 455, il le suivit dans celle ville, prononça son panégyrique et obtint une statue d'airain pour prix de son éloquence. Quand son beau-père fut détrôné, Sidoine vint à Lyon pour la défendre contre l'armée de Majorin; et le flatteur poète sut si bien encenser le vainqueur, qu'il le désarma et obtint de lui le pardon de la ville rebelle. Plus tard, il entra dans les ordres et devint évoque de Clermont. (1) Chorier, Hist, <'» Dimph'mv, - Sismon'li.