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QUELQUES REFLEXIONS. Sur le coq superposé à la croix, à propos du projet de Saint-Pierre de Dijon. J'apprends que la question du coq superposé à la croix, naguère débattue avec feu, à Chalon-sur-Saône, vient se reproduire sur le terrain dijonnais, à l'occasion de la flèche de la nouvelle église consacrée à saint Pierre. Espérons qu'elle sera mieux définie et mieux comprise ici. D'abord, à Dijon, il s'agit d'un véritable clocher, et non d'une coupole vide comme a Chalon; ensuite, la cité dijon- naise, ce foyer le plus lumineux de l'ancienne Rourgogne, raisonnera sans parti pris, sans colère, sans passion, et ne fera pas descendre le sujet à une convenance de fabriciens et d'entrepreneurs. Puis encore, si le coq est adopté, il sera conforme aux règles du goût, il ne blessera point effrontément les regards les plus vulgaires, il n'absoibera point la croix comme l'ignoble et monstrueux poulet perché sur la coupole de Saint-Pierre de Chalon. Je n'ai jamais nié que le coq ne fût, comme la colombe, un emblème très-ancien dans les représentations de l'art chrétien, puisqu'on le trouve dans les catacombes. Qu'on y voie le signe de la vigilance, celui de la prédication, l'un des instruments de la Passion, l'accusateur qui fit rentrer saint Pierre dans les sanctuaires de sa foi, peu importe, le fait est incontestable. Mais j'ai établi et je maintiens qu'il ne doit y avoir au faîte du symbole de la Rédemption que le ciel et Pin- fini; j'ai établi et je maintiens qu'unis a Rome dans le dogme et la foi, nous devons êtres unis à Rome dans les em- blèmes. J'ai établi et je maintiens que le coq dominant la croix est complètement inconnu dans la métropole du monde catholique, tous ses campanili s'amortissant par une crok