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LA POUCE DES ARMOIRIES. 435 affaire de finances, qui n'eut même pas tout le succès qu'on en attendait. Les concessions ou brevets d'armoiries, pour ceux qui en de^ mandèrent, furent accordés par les commissaires du Conseil, et l'enregistrement de ces brevets fut fait par Charles D'Hozier, lequel avant l'édit de 4696, était juge d'armes et depuis cet édit fut établi garde de l'armoriai général. Adrien Vannier fut chargé par le Roi du recouvrement de la finance qui devait provenir du droit d'enregistrement des armoiries. Le tarif des droits pour l'enregistrement des armoiries était d'ailleurs assez modique, chaque personne non titrée devait payer vingt livres; Les vicomtes ou barons.- trente livres. Les comtes et marquis : quarante livres. Les ducs et pairs: cinquante livres. Comme on le voit, les bourgeois pouvaient avoir des armoiries à bon marché ; aussi beaucoup d'entre eux ne jugèrent pas conve- nable de s'en priver. Plusieurs arrêts du Conseil, des 20 novembre 1696, 22 janvier et S mars 1697, réglèrent les droits d'enregistrement ou furent rendus pour obliger à l'enregistrement des armoiries. On alla même plus loin par trois arrêts des 19 mars, 26 mars et 20 août même année. Le premier portait que ceux qui auraient fait enregistrer leurs armes à l'armoriai général ne pourraient être inquiétés, recherchés pour raison du port des dites armoiries, soit pour le passé ou pour l'avenir, en quelque sorte et manière que ce pût être et de quelque pièce que leur écu fût composé. Cette dispo- sition était une voie ouverte pour usurper les armoiries des grandes familles. Le second déclare que ceux qui porteraient des armoiries après le trente mars, sans les avoir fait enregistrer, payeraient trois centsfrancsd'amende et les meubles armoriés seraient confisqués. D'après le troisième arrêt, les droits d'enregistrement des provinces, des gouvernements et celles du royaume devaient