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                    HISTOIRE DES BOURGUIGNONS.                     345

    Gondicaire profita des discordes de l'empire romain qui
 s'agitait sous les prétentions de plusieurs empereurs, pour
s'étendre dans le pays placé au sud des Vosges. Rome était
 tombée du faite de sa gloire, elle venait d'être saccagée par
 les Vandales; toutes les populations sans défense étaient la
proie des Barbares. Avitus (456) avait été proclamé empereur,
puis déposé et sacré évêque. Majorin, officier de son armée,
de concert avec le Suève Ricimer, s'érigea en gouverneur
de l'Occident. Profitant de ces troubles, les Burgondes s'a-
vancèrent dans toute la Séquanie, s'emparèrent de Genève,
et s'étendirent dans tout l'ancien pays des Eduens, par con-
vention réciproque avec les habitants (1). Les populations de
ce pays, épuisées par les exactions du fisc, ignorant de
quelles nations barbares elles allaient devenir la proie, cher-
chèrent alors par elles-mêmes à pourvoir à leur salut. Comme
elles connaissaient la douceur des Burgondes, elles firent avec
eux une soumission volontaire à la condition d'un partage
de territoire. Ce fut la ville de Langres qui, la première, se
sépara ainsi de l'Empire. Toute la province suivi cet exemple,
depuis le territoire de Sens, en descendant le bord de la
Saône, jusqu'à Mâcon et Autun, La limite sud du royaume
de Gondicaire était formée par les territoires de Bourg, de
Belley et de Mouliers ; il enclavait tout le Rhône supérieur
jusqu'à Zurich (2) et Bâle. Lyon et son territoire n'en fai-
saient point partie. Cet établissement des Burgondes ne fit
pas disparaître les institutions existantes, mais il modifia les
idées, les coutumes, et morcela les propriétés par le partage.
Le gouvernement intérieur ne fut pas changé, les innovations
furent imposées par les seules circonstances. Les Burgondes,
peu habiles dans l'administration civile, la laissèrent volon-

  (i) Marti cAron., Greg. Turr.
  (2) Gingins, Memorie délia reale ucad. di Torino, tomo xn , — Lex Bw~
gvmdioram, 5'i. — Chorior, Hisl. de Vienne,