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340 HISTOIRE ÛES BOURGUIGNONS, leurs expéditions jusqu'à la Bohème. Leur nom apparaît pour la première fois dans l'histoire, l'an 245. Les Gépides alors les expulsèrent de la Prusse orientale. Probus les re- poussa de la Gaule, eu 277 ; ils se fixèrent alors sur les bords de l'Elbe. Chaque année ils avaient de nouvelles que- relles avec les Germains et les Alemans, à l'occasion de leurs salines et surtout de leurs limites (1). Les Goths leur firent essuyer de sanglants échecs vers le milieu du 3 e siècle (2). Leur gouvernement a beaucoup de rapport avec leurs mœurs et ceux des autres Barbares de la Germanie. Impétueux dans la première attaque, leur choc avait peu de durée ; ils se rebutaient aisément des longs combats et étaient très-lâches pour les travaux pénibles. Ils sont grands mangeurs et grands causeurs, leur haleine est toujours empestée d'une forte odeur d'ail et d'oignons dont ils font leurs délices (3). Leur chef, choisi dans l'assemblée de la nation, pouvait être révo- qué; il ne devait souvent son élévation qu'à la faveur cons- tante de la fortune. Ce chef suprême s'appelait Hendin; son autorité était assez limitée, elle n'était importante qu'en temps de guerre. Toutes les affaires importantes se traitaient dans l'assemblée de la nation, où chacun donnait librement son avis, et c'était la majorité qui l'emportait (4). Leurs prêtres jouissaient de la plus grande autorité; on les regardait comme inspirés des dieux. Le chef de ces prêtres se nommait Sinisl, il était plus puissant que le roi et était irré- vocable. Cette vénération peur leur Sinist les porta à embras- ser facilement l'Évangile, dès que l'un d'eux se fut converti au christianisme, ce qui eut lieu vers lafindu 4e siècle.Sozomène, cependant, affirme qu'ils se firent chrétiens vers l'an 317. (1) Plancher, Hist. de Bourgogne. (2) Procope. (3) Animien Marcellin, Sidonius Apollinaris. (4) Plancher, Ammien Marcellin.