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                  LETTRE DE M. L'ABBÉ PASCAL.                  321

étendu où je m'attachais à faire ressortir les incroyables inexac-
titudes commises par ce professeur d'histoire au lycée Bonaparte.
Quelques jours après je relevai dans ce même journal, une asser-
tion plus que téméraire au sujet de M. Dey, archéologue distin-
gué d'Auxerre, que M. Desjardins représentait comme converti à
la cause Franc-Comtoise. Or, M. Dey, s'empressait de m'écrire
pour m'affirmer précisément tout le contraire. Quand, pour ser-
vir une cause, on descend à de telles allégations, on se place
dans un état de suspicion pour tout ce que l'on avance, quand
même on ne s'écarterait pas du sentier de la vérité et de celui de
la probité littéraire.
   Puis-je espérer, Monsieur, que dans l'intérêt de la science et
pour plus ample édification des lecteurs de votre excellente Revue,
vous ne dédaignerez pas d'accueillir ma lettre avec les simples
notes que j'y joints, car je ne prétends pas faire un dissertation
dans toutes les formes ?
   I. Je répète avec M. Alain Maret, que depuis le grand événement
dont César fait le récit, Alise en Auxois a été constamment regar-
dée comme le théâtre de la suprême lutte de Vercingétorix avec
les légions romaines. Les Commentaires du conquérant lus sans
préoccupation et confrontés avec la disposition des lieux ne per-
mettent aucun doute sur ce point. Le mont Auxois, avec ses alen-
tours, cadre géométriquement et stratégiquement avec ce récit.
On n'a aucune violence à faire au texte, aucune hypothèse a for-
muler. Alaise-lès-Salins, est en perpétuelle discordance avec le
texte historique et descriptif. Ce que César nomme pour Alise le
soleil levant, est pour Alaise le soleil couchant ; ce qu'il nomme
une plaine devant Alise, au couchant, n'est pour Alaise, qu'un
étroit boyau dans une autre direction.
   II. Il est prouvé, texte et grammaire en main, y compris tous
les traducteurs en toutes les langues, que César n'a point passé
la Saône, en cette occurence ; seulement qu'il se dirigeait vers
cette rivière, quand Vercingétorix tenta de lui en barrer le pas-
sage sur les frontières des Lingons : Quùni iter faceret et non pas
Quùm iter fecisset.
   III. Veut-on que César n'ait jamais nommé Alise une ville? On
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