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250 EMPLOI DES BIENS ECCLÉSIASTIQUES l'Evêque Hildebald que Louis renouvelle cette ordonnance déjà promulguée par son illustre père. Que peut-on trouver de plus équitable que cette volonté souveraine qui affecte aux besoins les plus urgents ûe l'Eglise, une si faible portion du revenu de ses biens. L'événement faisait voir toujours qu'il était plus facile d'ordonner que de faire exécuter. Ce ne sera que par une lutte séculaire que la Papauté appuyée sur Cluny rendra h l'Eglise la gestion du reste de ses biens, en tous les temps détournés de leur destination, quand ils ont été aban- donnés a la disposition de la société laïque. V. Les pièces diverses dont se compose la cartulaire de Saint- Vincent, ne dépassent point l'intervalle renfermé entre le VIIIe et le XIIIe siècle. Le nombre des chartes qui y sontcon- tenues est de 633. Il y a quelques nombres répétés; mais il y a aussi plusieurs chartes reproduites presque textuelle- ment. Six cent trentre trois chartes supposent une immense richesse territoriale. La position matérielle faite à l'Episcopat et aux grands corps religieux est digne de ce qu'était, dans l'Etat, le Clergé, alors le premier corps politique et, incontes- tablement, le plus charitable et le plus intelligent. Néanmoins, nous ne saurions admettre l'exactitude rigou- reuse des chiffres produits par M. Guérard (1). Tous ses calculs reposent sur une valeur uniforme attribuée à la manse. Or il est obligé de reculer lui-même devant le total par trop improbable des cent mille manses que l'auteur de la vie du B. Hugon d'Auzy donne a Saint-Martin d'Autun (2). Selon l'évaluation de M. Guérard, ces cent mille manses auraient (1; Page 37. (2) Mabilonii ArUi sanciorum mil. s. I!«ned. Tom. VII. n" 8.