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                     RÉPONSE A M. L'AliJiÉ ROUX.                   1^9

  civile, ne parait pas se douter qu'il commet là une véritable
 hérésie
                  politique. Sans doute, nul autre qu'un Ségusiave ne
  pouvait parvenir aux honneurs chez les Ségusiaves (apud Segu-
  siavos), pas plus qu'aujourd'hui un étranger ne pourrait être
  maire ou député en France. « Mais, ajoute mon contradicteur,
  « M. de Boissieu a pour son opinion un Caius Ulattius Meleager,
  « lequel fut sévir augustal de la colonie de Lyon, ce qui démontre
  « suffisamment que la famille n'était pas ségusiave. » Je réponds
 que cela ne démontre rien du tout, et j'ai le regret de voir que
 M. Roux n'a pas même étudié le livre de son maître en épigra-
 p h e . S'il l'avait lu avec attention, comme je l'ai fait, moi, il y
 aurait trouvé la preuve de Y inanité du titre de sévir (1), qu'on
 pouvait porter en même temps dans plusieurs villes quelquefois
 très-éloignées.M. Egger cite dix exemples de ce genre de
 cumul (2) ; le Musée lapidaire de Lyon en offre deux : celui de
 Titus Cassius Mysticus, qui était sévir augustal à la fois à Lyon
 et à Vienne , et celui de Q. Capitonius Probatus , qui l'était à
Lyon et à Pouzzoles, en Italie. Ce dernier nous apprend même
que Probatus était Romain (domo Roma). Que pensez-vous de
cette preuve de nationalité lyonnaise ? D'ailleurs, en admettant
même que Meleager fût devenu citoyen lyonnais, cela ne prou-
verait pas du tout que sa famille ne fût pas ségusiave. Il y avait
diverses voies alors comme aujourd'hui pour devenir citoyen
d'une ville à laquelle on était étranger par la naissance et
Lyon, rendez-vous général de la Gaule comme capitale de la
Celtique et lieu de réunion des députés des trois provinces
chevelues, devait offrir de nombreux exemples de ce fait.
   Arrivé là, mon contradicteur ne suit plus dans sa critique l'ordre
de mon livre. Afin de pouvoir parler de ses travaux, non des miens
dans ce prétendu compte-rendu, il saute immédiatement aux co-
lonnes de Feurs, négligeant plusieurs autres monuments que j'ai
publiés le premier. Je ne le laisserai pas échapper par la tangente.
Suivons-le sur le terrain de son choix.         Aug. BERNARD.
   (1) Inscript, ant, de Lyon, p. 212.
   (2) Examen critique des historiens anciens de la vie et du règne
d'Auguste, App. II, 397.               ( t „ fin au prochain numéro).
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