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AU MOYEN-AGE. 83 signaler l'aurore de la délivrance, l'époque où nos pères furent appelés au bienfait de la foi. Dans ce dessein, nous interrogerons tout d'abord le témoignage d'un auteur maçon- nais qui, au XVIe siècle, s'était plu particulièrement a recueillir les titres de gloire de l'Église de Mâcon. « Cédant de plus en plus au désir de connaître l'origine a et les progrès de notre ville, j'ai découvert, dit J. Fustail- « lier (1), que c'est a saint Bénigne et à deux disciples de « saint Polycarpe que Mâcon fut redevable des premières « semences de la foi chrétienne. Et comme les devoirs de « l'apostolat appelaient Bénigne à Dijon, Dieu lui suggéra « la pensée de laisser ses deux disciples à Mâcon pour y « cultiver les premiers rameaux de la religion qu'ils venaient « d'y planter. » Ces deux disciples de Polycarpe que Fustaillier ne nomme pas sont saint Andoche, prêtre, et saint Thyrse, diacre. Le martyrologe romain et celui d'Adon de Vienne, au 24 sep- tembre, nous les donnent, en effet, comme disciples de saint Polycarpe qui les envoya évangéliser les Gaules ; et nous lisons dans leur légende : « Peragratis deindè regio- « nibus quas Arar alluit, tandem ad iEduos pervenerunt. » Godescard écrit, a son tour, d'après Usuard et d'autres auteurs, que : « Saint Andoche et saint Thyrse, disciples « de saint Polycarpe, portèrent le flambeau de l'Évangile dans « plusieurs provinces des Gaules et fondèrent un grand « nombre d'Églises, avant d'arriver sur le territoire d'Autun. » Du nombre de ces Églises est celle de Mâcon, qui aurait ainsi une sorte de priorité sur celle même d'Autun. Et encore, avant la mission des saints Bénigne, Andoche et Thyrse, et dans la première moitié du second siècle, Mâcon (1) De urbe et antiqnitatibus Matisconensibus. Luc/dimi, L, Pcrrin, 1846, p. 10.