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62 BIBLIOGRAPHIE. Irale : bientôt, dès aujourd'hui, une division naturelle et inouïe va s'établir dans notre grande cité ; du haut de Four- vières, on montrera du doigt là , les quartiers favorisés ; ici, les quartiers délaissés. Mais je souscris pleinement à l'opinion de M. Fonteret, lorsqu'il établit , par des expériences directes et positives , que la viande est la base indispensable d'une nourriture for- tifiante, et lorsqu'il applaudit aux diverses mesures prises pour en étendre la consommation : bien différent de quelques économistes attardés par de vieilles préventions, ou aveuglés par et sur leurs propres intérêts, il signale l'heureuse ten- dance des décrets qui ont supprimé ou diminué les droits d'entrée sur le bétail, sur les blés, sur les matières premières. Du reste, là comme ailleurs. M. Fonteret ne heurte ni ne régente personne : on sent une main accoutumée à toucher les plaies, aussi légère que sûre. Le tabac, par exemple, il montre que son usage creuse l'estomac non moins que la bourse -, mais il ne le maudit point. Il ne s'anime que contre le vice, et il peut alors s'élever jusqu'à l'éloquence, témoin ces pages sur l'ivrognerie que j'aurais citées tout entières, si elles n'eussent paru trop en dehors de mon sujet, mais dont je ne puis m'empêcher de transcrire les dernières lignes : « L'abus du tabac et des stimulants de toute sorte, l'abus des plaisirs des sens, souvent la paresse, ou le trouble d'une conscience qui a besoin de s'étourdir, voilà les pourvoyeurs ordinaires de l'ivresse, voilà les agents infatigables qui mettent l'homme sur la route du vice le plus dégradant pour l'hu- manité. Soyez modérés dans vos plaisirs, aimez le travail, gardez la paix du cœur, et la tempérance vous sera donnée par surcroît. » On le voit, M. Fonteret ne se borne point aux préceptes physiques, il y joint l'avertissement moral. 11 dit quelque part que la pratique de la vertu est encore de l'hygiène ; et ce