Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                              __ 104 —
suellement et il fait un pressant appel en faveur de « cette entreprise toute chrétienne et
toute française » qui « ne se sépare pas des principes du Vrai et du Beau ». Il vante « la
variété des travaux publiés » par ses « rédacteurs spécialisés » qui poursuivent ensemble
« le but essentiel de la décentralisation intellectuelle » et « du droit de la province
défendu ».
       La France littéraire, on le sent, n'a plus que peu de temps à vivre. Elle disparut à la
fin de l'année suivante. Dans son dernier numéro, daté du 30 novembre 1866, on lit cet
avis : « La France littéraire cesse de paraître ; elle est unie à la Semaine religieuse, fondée
depuis cinq ans ».Et Peladan, déplorant un « abandon récent», constate que « jamais on
ne défricha une terre plus ingrate». Les défections dont il se plaint «prouveront que le
sentiment chevaleresque est presque complètement détruit... Cette presse de la spécula-
tion achève de ruiner les journaux de décentralisation ».
       Peladan pouvait se montrer découragé, lui qui avait écrit à Paul Gariel, le 21 mars
 1857:
        «... Je ferme vite cette lettre, restant à la lourde besogne que je poursuis mais où
j'ai tout mis : fortune, temps, veilles, tout ce que j'ai eu. Mes efforts ne seront pas im-
 puissans ; puis j'aurai conquis un terrain pour l'avenir ».
        Il avait créé, en 1862, la Semaine religieuse de Lyon et de la Province et fait, le
 13 novembre, avec Auguste Rivet (avocat, rue Saint-Joseph), la déclaration prescrite par
 la loi sur la presse 3°. Ce périodique, dont le premier numéro avait paru le 12 décembre
 1862, avait changé plusieurs fois de titre et était devenu, le 26 décembre 1863, la Semaine
 religieuse de Lyon, d'Autun et de la province, puis, le 2 janvier 1864, la Semaine religieuse
 de Lyon, d'Autun, de Saint-Claude et de la province 3 1 .
        La Semaine était hebdomadaire ; on s'y abonnait pour six francs par an. Quelques
 collaborateurs de la France littéraire, restés fidèles à Peladan, lui envoyaient des articles ;
 les nouvelles religieuses du diocèse étaient, du reste, la partie essentielle de la publi-
 cation. Le numéro 53 de la Semaine, « septième année », porte l'indication : « dernier
 numéro de l'année 1869 » e t débute par un article intitulé « le i e r janvier 1870 » 3 2 . En
 février 1870, Aimé Vingtrinier signale la disparition de la Semaine de Peladan que rem-
 plaça la Semaine catholique de Lyon. Le premier numéro de cette autre revue avait paru
 le I er décembre 1867.
        Peladan, malade, quitta Lyon pour Avignon en 1870, se retira au Vigan pendant la
 guerre, dirigea la Vraie France, à Lille, et fonda encore l'Extrême Droite — qui vécut, à
 Nîmes, du 28 novembre 1875 au 29 avril 1877 — puis, en 1883, les Annales du Surna-
 turel 33. Ce polémiste tenace et désintéressé, pour qui le journalisme était vraiment un
 sacerdoce, mourut à Nîmes, le 7 avril 1890, fidèle jusqu'au bout aux idées religieuses et
 politiques qu'il défendait depuis plus de quarante ans.
                                                                                      Eug. VIAL.


    30. Archives municipales, I 2 , Police. Périodiques.
    31. Collection de ce périodique à la Bibliothèque de Lyon.
    32. Ibid,, et A. Vingtrinier, Chronique lyonnaise (Revue du Lyonnais, 1870, I# p. 168).
    33. Oraison funèbre du chevalier Adrien Peladan, p. 48.




                                                                         JT