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452 LE PORT-SAINT-LOUIS DU RHONE
même pas parvenus à tirer de l'Asie et de notre voie fran-
çaise de Suez les profits directs que les Américains, les Alle-
mands, les Italiens et les Belges ont réussi à en obtenir :
en 1882, sur les 4 millions de tonnes du trafic annuel entre
l'Inde et l'Europe, Marseille n'arrivait péniblement à attirer
à elle que 213,000 tonnes, dont 15,000 seulement par na-
vires français, contre 22,000 aux italiens, 14,000 aux amé-
ricains, allemands et belges, et 142,000 aux anglais !
Cependant, en dépit de toutes ces coalitions, avec les
améliorations réalisées sur le Rhône, par la force des cho-
ses, par les avantages indéniables de sa situation, Port-
Saint-Louis commence à faire une sérieuse figure dans le
mouvement de nos ports français, et son trafic va grandis-
sant désormais sans arrêt et sans entrave, comme l'atteste
la progression des statistiques annuelles :
Années Nombre des navires Tonnages de jauge Tonnages effectifs
1881 508 223.390 t. IO8.50O t.
1882 638 2S3.244 98.800
1883 662 305.200 144.600
1884 822 j77.600 162.5OO
1885 990 474.668 222.400
Et ce mouvement ascendant ne va pas manquer de s'ac-
centuer davantage, avec la concurrence de plus en plus
active que la navigation fait au chemin de fer, et dont
celui-ci commence à s'inquiéter, au plus juste titre; c'est
ainsi qu'il n'a pas tardé à prendre l'exploitation de l'em-
branchement de 45 kilomètres, actuellement ouvert entre
Arles et Saint-Louis, pour poursuivre de plus près sa
rivale, venir sur les quais du nouveau port lui disputer les