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ÈVÊQUE DE LYON 4 II
et d'Austrasie, à Soissons et à Metz, pourquoi la fille d'Eu-
cher II ne s'est-elle pas adressée, comme elle devait natu-
rellement le faire, aux souverains du Lyonnais, Ã Childe-
bert, frère de Clotaire, puis à Gontran, frère de Sigebert?
Non, répondrons-nous, la noble gallo-romaine n'avait point
à se présenter au tribunal de Childebert ni de Gontran, et
c'est par là précisément que nous allons démontrer le par-
fait accord de la relation d'Uranius avec les historiens.
Lorsque, en 511, Clovis mourant divisa son royaume
entre Thierry et ses trois autres fils nés de Clotilde, la Pro-
vence ne fut pas comprise dans ce partage ; elle appartenait
à Théodoric le Grand, roi des Ostrogoths d'Italie. Mais
Vitigès, un des successeurs de Théodoric, la céda, vers l'an
538, aux trois princes qui régnaient alors dans l'empire des
Francs : ceux-ci firent trois parts de leur nouvelle posses-
sion. Arles échut à Childebert, Marseille à Clotaire, le reste
du pays à Théodebert, roi d'Austrasie. Cette triple division
dura peu; car, en 555, Théodebald, fils de Théodebert,
étant mort, Clotaire se hâta de mettre la main sur l'héritage
de son neveu : c'est donc lui que sainte Consorce eut pour
souverain à dater de 555. Clotaire mort en 561, la Provence
continue à être scindée en deux parts. Sigebert, roi d'Aus-
trasie, gouverne Marseille, Aix, Avignon, tandis que la pro-
vince d'Arles obéit au débonnaire Gontran, roi de Bour-
gogne. Ainsi parle l'histoire, et l'on est bien forcé d'avouer
que la notice d'Uranius est à l'abri de tout reproche, en
ce qui concerne l'intervention des souverains de Neustrie
et d'Austrasie dans les affaires de la fille du second Eucher.
Ces notions déterminent la date des voyages de Con-
sorce dans le nord de la Gaule. Au moment de la prise de
possession par Clotaire du territoire d'Aix et des rives de
la Durance, on comptait dix-sept années depuis qu'Eucher II