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298      VIEILLES CHOSES ET VIEUX xMOTS LYONNAIS

 (littéralement rosée de miel). Le grec moderne à âlpo[/.&t,
 même sens.
    Le radical de la plupart de ces mots a la signification de
 farine : holland. mael, meel, anglais meal, anglo-saxon
 melu, allem. malen, du gothique malan. Il se trouve dans le
 celtique :\ymn malu, qui peut l'avoir emprunté du saxon.
 Le mot de melin contient ce radical avec un suffixe in —
 inus latin. Le nom tient évidemment à ce que le duvet
 grisâtre a quelque analogie avec la farine. Quant à ceux
 dans lesquels le radical signifie miel, ce radical peut être le
produit d'une confusion euphonique avec celui du gothique
milith, miel, ou simplement d'une fausse analogie avec le
phénomène du miellat.
    La deuxième maladie à laquelle nos paysans donnent le
nom de melin est tout uniment le mildew, dont le nom a
été importé par M. Planchon à son retour d'Amérique.
M. Planchon a cru à une maladie nouvelle, tandis que
celle-ci, suivant des viticulteurs pratiques, était ancienne.
Seulement elle n'avait pas été étudiée de près, ses ravages
étant moins considérables qu'aujourd'hui. On prétend
qu'elle se manifestait autrefois à la fin des étés chauds et
pluvieux. D'accidentelle qu'elle était, elle se déclare aujour-
d'hui d'une manière générale.
    Nos paysans attribuent le melin à l'influence des brouil-
lards du printemps. Lo melin a passa par iqui, le brouillard
a passé par là. De là vient que M. Leduc a pu, sans inexac-
titude, traduire melin par brouillard. Dans certains pays
d'usines, comme Givors, les paysans nont pas manqué
d'attribuer la maladie à l'influence de la fumée. De même
pendant longtemps attribuèrent-ils l'oïdium à la fumée des
locomotives.
                                                     P.