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i86 MICHEL DUMAS
I
Dumas (Michel), est né à Lyon, le 19 juin 1S12, dans la
rue Écorche-Bceuf, aujourd'hui rue du Port-du-Temple.
Son père était bosselier sur cuivre, sa mère, blanchisseuse.
Le ménage vivait péniblement, à force d'ordre et d'écono-
mie. Michel fut mis à l'école des Frères. Encore tout enfant,
il montrait pour le dessin une inclination qui contrariait
souvent le père. Celui-ci aurait voulu faire de son fils un
bon et brave ouvrier comme lui. Cependant, sur les ins-
tances d'amis, il consentit, non sans regret, Ã le laisser
débuter dans les classes de dessin du Palais Saint-Pierre.
C'était en 1826.
Michel se montra élève studieux. Il avait pour condis-
ciples (et ce n'était pas un mince stimulant) les deux
Flandrin, Pillard, Lavergne, Frénet, Compte-Calix, qui
sont devenus tous des artistes distingués, et parmi lesquels
on compte un maître. Les professeurs de dessin étaient
Lepage et Rey. Bonnefond enseignait la peinture, et Le-
gendre-Héral la sculpture.
Pendant toute la matinée, chacun étudiait de son côté,
qui la bosse, qui le modèle vivant, de beaucoup préféré.
Le soir nous retrouvait souvent au parterre du théâtre des
Célestins, où, comme à des enfants, tout nous était sujet
de rire, depuis le nez de Mme Herliska ou la bonne grâce
de Mme Adam, jusqu'aux froncements de sourcils du
« traître » Prudent et aux grimaces du bon vieux Célicourt.
Tout au présent, nous ne songions guère à l'avenir. Celui-
ci, en dépit des différences de destinée, nous gardait en
réserve nos mêmes camaraderies à Paris, puis à Rome, puis
encore à Paris.