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i38             HISTOIRE DES DEUX ANTOINE

  Les grandes eaux de 1856 ayant surmonté et rompu cette
digue, les Brotteaux furent submergés et ravagés; plusieurs
maisons s'écroulèrent, ce fut un vrai désastre. Napoléon III
vint à Lyon et prit l'initiative de tous les grands travaux
contre les inondations, qui sont une des gloires de son règne.
  La grande digue actuelle fut construite, en même temps
que le parc; elle a rendu toute sécurité à ce magnifique
quartier, qui depuis s'étend et s'embellit tous les jours.

   Le pont Morand, déjà centenaire, • n'aurait soulevé
aucune objection, si l'on n'avait pas poursuivi l'idée un
peu chimérique de rendre le Rhône sérieusement naviga-
ble dans la traversée de Lyon et au-dessus.
   La petite dimension des travées était incontestablement
un obstacle, aussi fut-il d'abord décidé qu'on établirait, au
milieu du pont, une ou deux arches marinières, les travaux
furent commencés, on en voit encore les traces.
   L'ingénieur Bonnet avait alors reconnu, que le pont
pouvait vivre longtemps, s'il était convenablement entre-
tenu.

   L'idée de faire quelque chose de grand ayant prévalu
dans le Conseil municipal, affranchi de la tutelle de l'État,
la condamnation du vieux pont fut prononcée, et nous
avons vu depuis dix ans, se succéder une série de projets,
en fonte et en pierre, qui alternativement demandés, pré-
sentés, mis aux enquêtes, combattus, ballotés, abandonnés,
repris et approuvés, par beaucoup la mort dans l'âme, ont
fait place définivement, il faut l'espérer, à celui que l'on
commence aujourd'hui. (La mort dans l'âme est, depuis
Jules Favre, l'excuse consacrée d'une faiblesse et d'un vote
 contre sa conviction.) (17).