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       CAHIER DES DOLÉANCES DU TIERS ÉTAT DE LYON      185

de ces règles ; que toutes les villes, corps et commu-
nautés, ayant des dettes, soient tenus de fournir aux
Etats Généraux un tableau de leur situation pour être
délibéré sur les moyens de les obliger à liquider leurs
dettes.
   Après qu'il aura été délibéré et pourvu sur les objets
qui intéressent la Nation en général, qu'il soit permis à
nos députés d'arrêter un instant les regards des Etats
Généraux sur la ville de Lyon.
    Cette ville, fameuse autrefois par la prospérité de son
commerce, a vu disparoitre le bonheur qui semblait
s'être fixé dans ses murs ; les caprices de la mode, qu'il
eût été facile de diriger en faveur des étoffes nationales,
ont perdu nos manufactures : une classe nombreuse et
intéressante d'ouvriers utiles éprouve les horreurs de
la misère, et n'a trouvé de ressources que dans la charité
publique.
    Pour comble de maux, une dette immense accable la
ville de Lyon, et pour subvenir au paiement des arrérages,
des vues vicieuses ont toujours porté les octrois sur les
vins et boissons, sur le pied fourché ; à Lyon même, les
grains sont soumis à des droits de leide, barrage, carte-
lage ; ou s'ils arrivent par la Bourgogne, ils sont chargés
des octrois de la Saône, en sorte que les denrées de pre-
mière nécessité sont renchéries au détriment du peuple
et de nos fabriques.
    Ces surcharges pèsent non-seulement sur la ville,
mais encore sur le cultivateur, qui, en dernier résultat,
 souffre toujours des contributions impolitiques auxquel-
 les; sont soumises les consommations.
    De plus, la dette,de la ville donne de l'ombrage aux
 propriétaires de la campagne, qui craignent toujours
 de voir refluer sur eux une partie d«s. charges locales