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DE ROANNE A IA PRUGNE
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                                                     (I)
        FRAGMENTS DE VOYAGE EN 1876
                               (Suite)




   Oh ! c'est pieds nuds maintenant qu'on saute en danse,
 on fait les foins, fauche, fane, ratèle, on se démène, il
 faut aller vite, le jour est sitôt gâtél l'aurisse souffle, le
 tonnerre gronde là haut, l'air est lourd et sent les herbes
 fortes ; et cette année la pluie vient promptement. . . —
 Ainsi l'orage est prêt quand le foin flairô baume, voilà
 une remarque rustique, de physique !
   J'aime mieux voir le pré fleuri, semé de simples et
d'aromates. Romaine, la jument grise, enivrée de ce foin,
hennit, bondit, fait sous ses fers résonner creux le sol ta-
pissé dethym.debrize et d'avoine folle. Quand la plaine es,t
 dépouillée de ses cultures, elle porte le deuil en jaune sur
ses flancs demi-nus, mais la montagne faucie ses tertres,
coupe son blé sans perdre sa verte écharpe de bois de
genêts de fougères ; la vache donne un lait abondant,
écumeux, parfumé, dans lequel faneuse ou moissonneuse
trempe son pain de seigle, au goût de noisette !
   La montagne ronde des Agos, de hautes roches, des
arbres, un fouillis de toits rouges ou de chaumes, une

 (1) Voir la précédente livraison.