Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                      CLÉMENT    MAROT                  467

   « Vers de Clément Marot, qui n'ont jamais été imprimés
et qui sont tirés d'un très-vieux manuscrit chez le curé de
V..., en Champagne. »
   Cette pièce, publiée d'abord dans le Journal de Troyes,
du 4 février 1789, est reproduite dans le Journal de
Lyon, du 18 même mois. La délicatesse de la pensée
et le charme du style ne laissent pas de doute sur son au-
thenticité. On ne la rencontre, d'ailleurs, dans aucune
édition de Clément Marot. Aussi bien, est-ce un devoir
pour un recueil lyonnais de tirer de l'oubli l'Å“uvre, si
petite soit-elle, d'un de nos premiers poètes français, de
celui qui a tant aimé la ville de Lyon et qui l'a chantée en
vers immortels.
       /                     —

    Tant bel enfant couché dessus ces roses,
    Qui t'a mis là, sans abri ni gardien ?
    Las ! est tout nud, pas n'est couvert de rien,
    Et si pourtant est frais sur toutes choses.

    Le lys que tiens dans ma main agitée,
    Le veux poser près de sa blanche peau ;
    S'en faut bien tant que mon lys sohVsi beau !
    Sang purpurin manque à fleur argentée.

    Avisez donc cet enfantin sourire ?
    Songe mignard caresse son sommeil.
    Que voudrais voir ses yeux à son réveil !
    Las ! il tremblotte, il s'émeut, il soupire.

    Viens dans mes bras, si belle créature :
    N'ais peur de moi qui veux te caresser....
    Ah ! cauteleur, quoi ! savez me blesser
    D'un trait si chaud, quand tremblez de froidure?