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248                   COUVENT DES MINIMES

    Nous n'aurions pas songé nous-même à tromper leurs
désirs et à les faire sortir de la longue obscurité où leurs
Å“uvres et leurs noms sont ensevelis, si nous n'avions
pensé que leur biographie fournirait plus d'un détail in-
téressant pour peindre les moeurs de leur époque et ap-
prendre à mieux connaître les temps où ils vécurent et les
populations qu'ils évangélisèrent. Puisque nous avons en
quelque sorte dans notre imagination relevé pierre par
pierre la demeure qu'ils ont habitée, qu'il nous soit permis
de ne pas la laisser vide, mais de la repeupler avec ses
anciens hôtes.
     On se rappelle peut-être ce que nous avons dit de la
 science et des éminentes vertus du Père Simon Guichard,
 le fondateur du couvent lyonnais. Il put, pendant vingt
 années encore, veiller sur son œuvre et jusques dans une
 extrême vieillesse s'intéresser à ses progrès et à son dé-
 veloppement.
     Ses soins n'arrêtaient pas son zèle et les années sem-
  blaient redoubler son ardeur pour la conversion des hé-
 rétiques. Ne pouvant plus marcher ni se tenir debout, il
  ee faisait porter en chaise pour défendre jusqu'à la fin
  l'orthodoxie menacée. Les vertus de cet homme de Dieu
  étaient si universellement admirées, que le peuple, dans
  ces moments-là, se pressait sur son passage et coupait ses
  vêtements pour en conserver les morceaux comme de pré-
  cieuses reliques. Quand il mourut à Aix en Provence, en
  l'année 1574, le deuil et la douleur furent générales dans
  la ville et, longtemps après, on venait sur son tombeau
  solliciter son intercession, (i).


    (1) Outre le chapitre qui contient la biographie de ce saint reli-
 gieux dans l'Histoire des Minimes de Dong d'Attichy, on trouve son
 •loge dan» le Chtonicon générale Minimorum, page 244, et dans