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476        LE GLOBE DE LA BIBLIOTHÈQUE DE LYON

 lui-même des petits lacs, témoin le lac Ibrahim, pou-
 vaient bien paraître à Lopez ne faire qu'un, puisque à
 certaines époques'de l'année toutes les plaines del'Ouny,-
 oro et du Ruanda sont couvertes d'eau, et qu'il ne reste
 plus pour séparer les deux lacs que la rangée de monta-
 gnes du Gambaragara.
    Lopez n'a pas vu le Victoria Nyanza : il n'a connu que
 l'Albert Nyanza ou Muta Nzigé. Cela ressort du contexte.
 Le voyageur portugais nous parle en effet, avec un luxe
 de détails, des « Anziques » populations, selon lui, de
 barbares et d'anthropophages, se dévorant mutuellement
 entre eux, faisant fi de la vie, agiles, montagnards, se
tatouant, se mutilant pour s'orner, mais assez bienveil-
lants envers l'étranger et grands amateurs de négoce
 avec les pombëiros portugais.
    Dans ces Anziques, je n'ai pas de peine à retrouver
les Vouanziges, c'est-à-dire riverains du lac Albert, ainsi
que le dit Lopez lui-même. Le mot Nzigé en kihau et
kiganda, et même en flotte, a la même signification que
Nyanza en kisaouhahil et sichouana ; il veut dire grand
amas d'eau, mer. D'où une nouvelle preuve que le lac
nommé mer d'après Lopez était bien le Mouta-Nzigé.
    Disons en passant que ces Vouanzige ou Anziques sont
les Nyams-Nyams, les O'Mesiakas et les Akkas de Schwein-
furth. Je retrouve, en effet, dans Battell et Alias les
Nyams-Nyams,soùs le nom de Nyimos-Nyimos, les O'Me-
tiakas, sous celui de Métïcas et les Akkas, ou nains Obon-
gos sous celui de Bakkas pour Vouakkas, mais je traiterai
plus tard cette question des royaumes d'Anziko, de Ma-
koko, de Mujaco, d'Amboas et Giribomba encore inconnus
de nos explorateurs modernes, et parcourus par Lopez et
ses contemporains.
   Lopez nous dit avoir appris des Anziques que le Nzigé
est habité par des peuples rappelant en tout les Portugais,