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LE SALO.N DE 1878 131
de l'art pour l'art, je les accompagnerai volontiers et ce
sera, s'ils le veulent bien, entre onze heures et midi, afin
que leur attention ne soit pas sollicitée par autre chose
que les tableaux.
I
MM. de La Brély, Aimé Perret, Sicard, Compte-Calix.
La plupart des visiteurs, après avoir franchi le seuil de
la salle d'exposition, vont droit à 'deux portraits de fem-
mes signés de La Brély. Ce sont, sans aucun doute, les
deux toiles saillantes du salon ; elles sont d'autant plus
remarquées que M. de La Brély n'avait pas préparé le
public à une semblable surprise. Peintre de talent et de
goût, il avait donné jusqu'à ce jour des toiles dont le mé-
. rite croissant faisait prévoir un brillant avenir; mais rien
n'annonçait en lui le portraitiste hors ligne qui vient de
se révéler.
D'accord avec le public, je préfère le portrait de Mmela
baronne de B (n° 85.) qui est plus vivant, plus intense
qus le n° 86 ; je sais bien qu'il existe entre ces deux toiles
la différence de tonalité qu'il y a entre une femme bruae
et une femme blonde. Mais c'est une impression qu'il est
difficile de raisonner. La tête, dans le n° 85, est admira-
ble de modelé et la pose excellente. Je ne parle pas des
étoffes qui sont le triomphe de M. de La Brély.
Le troisième portrait, celui de Mlle Kitty F. vêtue en
page, un Chérubin quelconque, est aussi très-vrai de
pose et d'expression ; mais tout le monde regrette l'as-
semblage des couleurs du coussin et du fauteuil : rose et
jaune ; le gris perle du vêtement perd à ce contact une
partie de sa valeur.
Pour n'en pas perdre l'habitude, l'artiste nous a donné